Auteur : Né à Dublin le 16 octobre 1854, condamné en 1895 à deux ans de travaux forcés pour ses moeurs homosexuelles, Oscar Wilde est mort, déchu et ruiné, le 30 novembre 1900. Il est enterré au Père Lachaise.
Editions Stock. Collection « La Cosmopolite » – glanée dans une cage à livres. Prix neuf : 8€38 en 2004.
Extrait choisis
Extrait 1 :
p.125 : Regretter ses erreurs est arrêter son évolution. Renier ses épreuves est mettre un mensonge sur les lèvres de sa vie. Ce n’est rien de moins qu’un déni de l’âme.
Extrait 2 :
p. 134 : […] , j’ai été à même de comprendre certaines des leçons cachée au coeur de la douleur. Des ecclésiastiques et des gens qui usent des phrases sans sagesse parlent parfois de la souffrance comme d’un mystère. C’est, en vérité, une révélation. Elle permet de discerner ce qu’on n’avait jamais perçu encore et d’aborder l’histoire sous un angle différent. […]
Extrait 3 :
p. 144 : Non seulement nous pouvons discerner chez le Christ cette étroite union de la personnalité et de la perfection qui, dans la vie, constitue la véritable distinction entre les mouvements classiques et romantiques mais la base même de sa nature était identique à celle de l’artiste: une intense et ardente imagination. Il manifesta dans toute la sphère des relations humaines, cette sympathie imaginative qui, dans le domaine de l’art, est l’unique secret de l’imagination. Il comprit la lèpre du lépreux, les ténèbres de l’aveugle, la cruelle misère de ceux qui vivent pour le plaisir, l’étrange pauvreté des riches. Tu dois maintenant comprendre, n’est-ce pas, que lorsque tu m’écrivis, tandis que j’étais souffrant : « Quand tu n’es pas sur ton piédestal tu n’es pas intéressant. La prochaine fois que tu seras malade, je m’en irais tout de suite. » Tu étais alors loin de ce que Matthew Arnold appelle « Le Secret de Jésus ». Tout deux t’auraient enseigné que ce qui arrive à autrui arrive à vous-même, et si tu veux une devise pour la lire à l’aube et au crépuscule, pour le plaisir ou pour la peine, trace sur les murs de ta maison, pour les faire dorer par le soleil et argenter par la lune, les mots suivants : « Tout ce qui arrive à autrui vous arrive à vous-même. ». Et si l’on te demande ce que peut bien signifier cette devise, tu pourras répondre qu’elle s’applique « au coeur de Jésus-Christ et au cerveau de Shakespeare ».
Extrait 4 :
p. 171 : Mais c’est dans sa façon de traiter le pécheur que le Christ est romantique, au sens vraiment réel du terme. Le monde à toujours aimé le saint comme étant le plus proche de la perfection de Dieu. Le Christ, doué de quelque instinct divin, semble toujours avoir aimé le pécheur comme étant le plus proche de la perfection de l’homme. Son désir primordial n’est pas de réformer les gens, pas plus que de soulager la souffrance. Transformer un voleur intéressant en un honnête homme ennuyeux n’était pas son but. Il n’eût pas fait grand cas de l’Association d’aide aux prisonniers et autre mouvements modernes de ce genre. La conversion d’un publicain en un pharisien ne lui eût pas paru un grand accomplissement. Mais d’une manière encore incomprise du monde, il regardait le péché et la souffrance comme étant en soi et des choses belles et saintes et des moyens de perfection.